Accueil > Français > Des ressources pour comprendre et agir pour l’environnement > Les déchets compostables

Les déchets compostables

vendredi 27 janvier 2023, par La graine

Agir et apprendre

Apprendre sur l’environnement

Public

Associations - Entreprises - Particuliers - Institutions - Établissements scolaires

Type

Articles

Réflexions sur les déchets compostables, avec des ressources liées. Une partie un peu blog à la recherche de solutions et de mise en place sur les défis actuels.

Certes, nous n’avons pas 100% des réponses à apporter aux enjeux environnementaux. Mais si nous avions déjà 95% des réponses déjà connues, mais qui ne sont tout simplement pas mises en place ?
Oui, il faut des financements, oui, il faut accompagner les changements, mais après tout, on parle tout de même de garder un monde vivable pour les êtres humains et les autres espèces vivantes. Ça vaut le coup d’essayer, non ?
L’article suivant aborde le sujet des déchets compostables.

Seulement 30% de nos déchets sont compostables ? Vraiment ?

Cet article se base sur des chiffres français [1], mais l’approche est assez similaire pour les pays dits « développés ».

Caractérisation des déchets domestiques

Nous allons traiter des déchets domestiques, communément appelées ordures ménagères.

Reprenons depuis le début...
Il y a plusieurs types de déchets ménagers.
Les OMR (Ordures Ménagères Résiduelles), dit plus simplement, il s’agit des poubelles. Les dépôts dans les conteneurs (verre, papier...) qui constituent les CS (Collectes séparées). Si on additionne les deux, on nomme cela les OMA (Ordures Ménagères Assimilées).

Il ne manque plus que les dépôts en déchetterie et l’on a la totalité des déchets des ménages.

Avec un schéma, ça sera plus simple.

Source en svg

Caractérisation des ordures ménagères

On parle alors souvent de 1 kg de déchets par jour et par habitant pour les ordures ménagères et assimilées. Ce qui est une approximation assez proche de la réalité.

Si on s’arrête au contenu moyen des poubelles, on a la composition suivante.

Source en svg

Ajout des déchets humains

On considère généralement qu’un tiers de ces déchets est compostable. Et si l’on considérait aussi les déchets produits par l’humain ?

Source en svg

En prenant en compte les matières fécales comme des déchets, alors c’est près de 50% de nos déchets [2] qui sont compostables et permettent de nourrir le sol.

Si l’on considère aussi l’urine, on passe à 77% de nos déchets domestiques qui sont compostables !

Qu’est-ce qu’un déchet ?

Est-ce un abus de langage de parler de déchets pour les matières fécales et l’urine ?
La définition européenne parle de déchet en ces termes :
« toute substance ou tout objet dont le détenteur se défait ou dont il a l’intention ou l’obligation de se défaire »

Alors, certes, l’ADEME compte uniquement les déchets qui sont comptabilisables. Si des ongles coupés sont mis dans la poubelle, ils comptent. Par contre, ils ne sont pas comptés s’ils sont jetés dans le jardin ou mis au fond des toilettes...

Considérer les déchets d’origine humaine est un changement de paradigme qui permet une réflexion plus complète. Après tout, cela fait moins de 200 ans que l’on ne traite plus les déjections humaines avec le reste des déchets.

C’est tout de même une super nouvelle si plus de 75% de nos déchets peuvent nourrir un sol qui en a besoin ! Le reste est une question de mise en œuvre ;)

Ok, on peut se poser la question du traitement, de la bio-stabilisation, de la séparation urine / matière fécale ou des odeurs, ..., mais on a plein de solutions là-dessus ! Formation de compostage, toilette à séparation, huile en surface dans des conteneurs récupérant l’urine pour bloquer les odeurs... Je passe, car il y a de quoi dire, mais les réponses existent, du plus « roots » au plus technique (en évitant ce qui consomme de l’énergie ou de l’eau, évidemment).

Les infrastructures peuvent être à revoir, mais lorsque l’on sait que de nombreux réseaux urbains fuient et que les frais d’infrastructures souterraines sont conséquents, on peut peut-être se pencher sur la question, non ? Ne pourrait-on pas intégrer de bases dans les maisons des réponses à ce problème ?

Les conséquences induites par ce changement

Il y a cependant un vrai frein...
Pour bien se décomposer, la matière fécale a besoin de carbone sous forme de mélange de sciure (ou autres particules fines carbonées qui absorbent les odeurs) et de copeaux (ou autres particules structurantes carbonées qui permettent de donner de l’air aux bactéries qui décomposent). Mais ça tombe bien ! Pour la tenue des terrains, pour l’écosystème (dont les petits hérissons ;) ), on a besoin de haies. Les haies, taillis, buissons, arbres, arbustes font le plus grand bien à l’écosystème. Allons-y, plantons massivement (et avec diversité). Recréons des corridors écologiques ! Il existe aussi des toitures végétalisées avec des buissons. Bref, non seulement c’est possible, mais ça ferait du bien aux écosystèmes d’avoir plus de bocages et de verdures en général.

De plus, l’azote et le phosphate sont de réels problèmes lorsqu’ils se retrouvent dans les nappes phréatiques, dans les rivières (Eutrophisation dont les algues vertes...) Le sol en manque et ces éléments se raréfient également. Ça serait bête de ne plus être capable de produire de la nourriture et par ailleurs de polluer avec des éléments utilisables à cet effet, non ? Voici un poster [3] sur l’azote et son cycle.

En plus des nutriments qui retournent au sol et des écosystèmes qui se reconstruisent, il faut voir aussi que gérer l’urine autrement, c’est économiser un peu plus de 10 800 litres d’eau [4] par an et par habitant. Ça compte aussi avec les étés de plus en plus chauds et une économie de l’eau qui va devoir être un peu plus probante.

Pour celles et ceux qui parleraient de questions d’hygiène, vous avez regardé les vidéos montrant les particules qui s’échappent des toilettes à eau ? [5]

Abordons aussi le sujet de la résilience. La France a recours aux importations à hauteur de 95,1 % pour les minéraux utilisés comme engrais [6]. L’Europe a même suspendu les droits de douane, car l’approvisionnement d’azote (contenu dans l’urine) devient de plus en plus compliqué [7]. On sait depuis un certain temps que le phosphore naturel est en train de disparaître, que l’on produit des engrais à base de gaz d’importation [8], ce qui n’est pas non plus la ressource la plus perenne et on traite nos déchets organiques comme des pollutions et non pas des ressources...

En deux mots...

En bref, produire plus de haies, taillis, buissons, arbres et arbustes servira à l’écosystème et au maintien du sol. On utilise alors le bois de taille pour les copeaux et la sciure. Cela sert pour un compostage local, régénérateur de sol (complexe argilo-humique et tout le toutim. [9]). On a alors moins de coûts d’engrais, des circuit courts, des engrais plus sains et une plus grande résilience.

Forum

Tous les messages postés ici seront visibles par tout le monde !
Si vous souhaitez nous envoyer un mail privé, merci de passer par la page "contact".

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
Se connecter
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.